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7 septembre 2014 7 07 /09 /septembre /2014 19:41

C’est l’aventure vécue par Camila Barbosa, une élève brésilienne de 20 ans. Elle aurait dû faire sa rentrée en 1ère Gestion Administration au lycée Santos Dumont à Saint-Cloud dans les Hauts-de-Seine (92). Arrivée en France il y a quatre ans, elle vit à Rueil-Malmaison (92) avec sa mère et son frère aîné, eux aussi brésiliens et sans papiers. Mais ses deux jeunes demi-frères et son beau-père sont portugais et donc en situation régulière. Camila a été arrêtée lundi 1er Septembre 2014 aux alentours de 1h du matin, près de Perpignan, avec son frère Luciano, 21 ans, lors d’un contrôle routier du bus à bord duquel ils revenaient de vacances. Ils ont été transférés au Centre de Rétention Administrative de Cornebarrieu à Toulouse. Le 5 septembre, le Tribunal Administratif confirmait leur Obligation de quitter le territoire (OQTF) et le lendemain le JLD (Juge des libertés et de la détention) décidait de les maintenir en rétention. Plus rien ne s’opposait à leur expulsion prévue le mardi 9 septembre. Les billets d’avion Toulouse-Roissy et Roissy-Rio avaient été pris pour eux et leur « escorte ».

Le ministère de l’Intérieur oppose un silence méprisant aux arguments qui militent en faveur de Camila : son jeune âge, le fait que sa famille est en France, sa scolarisation et la bonne opinion de ses enseignants, le fait qu’elle entre dans les critères de régularisation de la circulaire Valls de novembre 2012. Rien n’y fait, le ministre et les membres du cabinet chargés des basses œuvres restent intraitables.

Pourtant, les choses ne vont pas se passer comme prévu : les syndicats enseignants protestent, la FCPE du département intervient, les syndicats lycéens UNL et FIDL se mobilisent.

Un tract exposant la situation de Camila et de son frère est préparé qui rappelle au président de la République et au gouvernement des vérités élémentaires : « De la part d’un gouvernement qui se dit humaniste, expulser une lycéenne présente en France depuis 5 ans est indigne et nous force à l’interpeller une fois de plus pour cesser toutes expulsions d’élèves scolarisés. Elle est la victime d’une politique inhumaine, pilotée par des intérêts électoralistes.

Malgré les nombreuses interpellations et le mouvement de protestation d’ampleur de l’an dernier, les responsables au sein du gouvernement persistent à détruire toutes perspectives d’avenir pour des centaines de lycéennes et lycéens comme Camila, au seul argument qu’on refuse de leur octroyer un bout de papier ! Cette privation du droit à une existence décente, l’obsession de l’interpellation, la peur d’une expulsion pratiquée dans des conditions souvent honteuses, l’angoisse d’un avenir bouché par la privation du droit à l’Education et à la poursuite des études supérieures, de travailler, d’avoir un logement, de bénéficier de la Sécurité Sociale, etc. Bref, d’être condamnés au dénuement et à des conditions de vie honteuses.

Nous réaffirmons le principe qu’il n'y a pas besoin d’une carte d'identité pour aller à l'Ecole! Aucun élève ne doit voir sa scolarité interrompue sous prétexte qu'il n'aurait pas vocation à s'intégrer en France... L'Ecole de la République est celle de l'Egalité, de l'intégration, du vivre ensemble, et elle a le devoir de scolariser tous les enfants sur le territoire.

Depuis le début du quinquennat, la politique répressive du gouvernement plonge les lycéennes et lycéens sans-papiers dans la terreur. Cette politique refuse en effet à des jeunes, qui ont bien souvent leurs espoirs, leur famille, leurs attaches en France, le Droit immuable à l’Education. Ce droit leur est pourtant dû au même titre qu’à toutes les lycéennes et tous les lycéens de ce pays. »

Un rassemblement est prévu lundi 8 à midi devant le lycée Santos Dumont. A n’en pas douter, l’épisode Léonarda et les manifestations lycéennes en faveur de Katchik expulsé en Arménie en octobre dernier reviennent en mémoire des ministres… Alors que le juge des libertés confirmait le maintien en rétention de Camila et Luciano à 16h30… le ministère de l’Intérieur les faisait libérer à 21h30… Comme quoi, le pseudo « respect des décisions de justice » derrière lequel les ministres de l’Intérieur se réfugient pour couvrir leurs actes odieux pèse peu quand il y a le feu au lac…

Camila et son frère se sont donc retrouvés dehors, avec leurs bagages à 22 heures, à 20 km de Toulouse. C’est qu’à la PAF, on a beaucoup de classe ! Heureusement que des membres de RESF 31, prévenus à 10 heures du soir, ont sauté dans leur voiture pour récupérer et héberger les jeunes.

La preuve est ainsi faite que ce gouvernement, hélas comme beaucoup d’autres, ne comprend que le rapport de forces. Une leçon qui mérite d’être entendue pour sauver la mise des autres lycéens et des familles menacées parce que sans papiers et victimes d’un chef de l’Etat – et de son gouvernement - qui a enfilé les bottes de la droite et oublié pourquoi il avait été élu et de quelle histoire politique il est issu.

Ainsi, à Chantilly (Oise), deux lycéens, frère et sœur, Greta et Haikaz Manukyan, ont passé une partie du mois d’août en rétention avec leurs parents et leur tout jeune frère de quelques mois. Ils ont été libérés par le Juge des libertés et de la détention mais le préfet de l’Oise (un préfet de gauche !!!!!, Si ! Si !!!! mais, semble-t-il, amateur de chasse à l'enfant de demandeurs d'asile. L'espoir de toucher la prime annuelle de 60 000 € attribuée aux préfets "méritants" ?) les a chassés de leur logement en CADA (Centre d’accueil pour demandeurs d’asile) et menace de les arrêter à nouveau.

Un rassemblement devant le lycée de la Forêt à Chantilly est prévu jeudi 11 septembre. Il doit être un succès et une étape dans le combat du milieu scolaire et des jeunes pour une société ou les questions de nationalité et d’origine ne soient pas utilisées par des politiciens sans scrupules au détriment des droits humains. Valls disait récemment comprendre que son gouvernement provoque le dégoût. Sur ce point, il a bien raison.

Richard Moyon

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3 septembre 2014 3 03 /09 /septembre /2014 22:50

24 AOÛT 2014 | PAR RESF

Abdelhak Goriada, un Algérien de 51 ans, en France depuis 18 ans, père d’un enfant français de 6 ans, a été tué le 19 août alors qu’il était conduit à l’avion à Roissy par les expulseurs professionnels de l’UNESI.

La mort par asphyxie d’un sans-papier dans le fourgon qui le conduisait à l’avion est révélatrice de la violence des expulsions, même si toutes ne se terminent pas de façon aussi tragique. Les éventuels antécédents judiciaires de Monsieur Goradia, invoqués ici ou là, sont hors sujet. Nous savions que la prétendue suppression de la « double peine » sous Sarkozy était une mauvaise plaisanterie et qu’elle reste en vigueur sous la présidence de Hollande. Mais que l’on sache, la peine de mort n’a pas été légalement rétablie dans les trajets conduisant du centre de rétention à l’aéroport. La violence ordinaire des expulsions se manifeste contre les déboutés du droit d’asile, parents d’élèves, lycéens et enfants compris. Nous en avons eu l’illustration avec le traitement infligé au lycéen Khatchick Kachatryan[1], aux familles Babayan[2], Topalli[3], Manoukian[4]

Comme ils le font régulièrement après un premier refus d’embarquement, les expulseurs ont professionnellement « préparé » (c’est le terme en usage) leur victime : menotté dans le dos, jambes entravées, cagoule et casque sur la tête, étranglé pour l’empêcher de crier selon des techniques précises enseignées aux expulseurs[5]. Abdelhak Goriada est parti en bonne santé, il est arrivé mort. Selon la police, il aurait fait « une crise cardiaque » et « malgré les secours prodigués, il est décédé ». Il faut croire qu’à l’UNESI[6] on est meilleur dans l’étranglement que dans le massage cardiaque. Son autopsie révèle qu’il serait mort « par asphyxie et régurgitation gastrique » et une enquête pour homicide involontaire a été ouverte.

Aussitôt, des informations ont été livrées à la presse sur le passé de la victime : il aurait été condamné plusieurs fois pour escroquerie à la carte bancaire et aurait fait de la prison. Et alors ? Est-ce une raison pour le tuer ? Pour l’expulser et le priver définitivement de son enfant et son enfant de son père ? A ce compte-là, quel châtiment pour Cahuzac, Guéant, Pasqua, Balkany et quelques autres ? Le découpage à la scie circulaire en place publique ?

C’est en réalité le réflexe honteux de tout ministre de l’Intérieur qui se respecte : aller fouiller les poubelles et les fichiers de police pour salir ceux dont la situation pose un problème, encore plus quand ils sont étrangers. Valls l’avait fait à grand échelle avec Léonarda, Sarkozy, Hortefeux, Besson et Guéant s’y sont complus pendant dix ans, Cazeneuve et ses services leur emboîtent le pas.

Mais cela ne change rien à la réalité : au-delà de l’humiliation et de l’extrême violence morale que constitue chaque expulsion, nombre d’entre elles s’accompagnent de violences physiques et de brutalités dont beaucoup de passagers, de membres d’équipages et d’anciens expulsés eux-mêmes peuvent témoigner.

Il en va d’ailleurs de même des arrestations de sans papiers. La vidéo récente de l’interpellation d’une jeune femme descendue de force sur trois étages en présence du secrétaire général de la préfecture de Nancy le prouve. La politique de violence à l’égard des immigrés mise en place par Sarkozy et poursuivie avec zèle par Valls conduit nécessairement à de tels actes même si, heureusement, ils n’ont que rarement une issue fatale. En réalité, ce ne sont pas les violences qui sont exceptionnelles, c’est le fait qu’elles soient établies publiquement.

Pourquoi les expulseurs de l’UNESI et ceux qui procèdent aux rafles de sans papiers ne sont-ils pas équipés de caméras comme le sont certains policiers qui patrouillent dans les quartiers dits difficiles ?

Un tel équipement serait, à coup sûr, un moyen de freiner la brutalité de certains policiers mais, en réalité, le seul et véritable moyen de bannir la barbarie serait de décider enfin de mener une politique humaine, généreuse et utile à tous, à l’égard, entre autres, des sans papiers.

Expulser tue. Même si ce n’est pas toujours par asphyxie de l’expulsé, les reconduites à la frontières sont une violence qui tue, traumatise parents et enfants. Ne pas le reconnaître nuit gravement à la santé démocratique d’une société.

Pablo Krasnopolsky Richard Moyon

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3 septembre 2014 3 03 /09 /septembre /2014 22:46

J'espère que vos vacances se sont bien passées et que vous êtes en forme car la rentrée risque d'être sportive.

En plus de l'actualité nationale que vous pouvez découvrir plus loin il y a l'actualité de Thionville : O.Q.T.F. à profusion donc des enfants qui vont quitter de force leur classe et leurs copains.

Nous aurons certainement besoin de votre mobilisation dans les mois qui viennent....

Premier rendez vous :

Cercle de Silence

SAMEDI 06 Septembre

de 15h00 à 15h30,

place Claude Arnoult

Article du 29 août 2014 | Par RESF - Mediapart.fr

PENDANT QUE LES MINISTRES S’INSTALLENT

ET QUE VALLS FAIT ALLEGEANCE AU MEDEF

LA CHASSE A L’ENFANT PREND DE L’AMPLEUR !

On lira ci-dessous le relevé – non exhaustif, hélas[1] — des exploits estivaux du ministre de la chasse à l’enfant Bernard Cazeneuve et de son directeur-adjoint de cabinet chargé des basses œuvres, Pierre-Antoine Molina, ancien premier secrétaire de la fédération socialiste de la Drôme et ancien candidat PS aux municipales à Valence.

Interpellés directement, informés par mail et par téléphone, ils connaissent parfaitement les dégâts engendrés par leurs décisions.

Père de famille décédé dans un fourgon de police lors de son transfert à l'aéroport, mère tabassée, parents entravés, menottés, portés à l’avion comme des paquets et étranglés, dizaines de milliers d’€ gaspillés dans l’affrètement d’un avion particulier pour expulser une famille, enfants de trois mois et demi à 19 ans arrêtés avec leurs parents humiliés, maltraités, enfermés en famille, transportés dans des convois de police sur des centaines de km, des élèves, de la maternelle à la terminale dont les chaises seront vides à la rentrée.

Le droit d’alise bafoué, refusé à des Yésides dont les ministres déplorent officiellement la persécution, refusé également à un Géorgien condamné à 7 ans de prison dans son pays pour son action en faveur des droits de l’Homme, rafles d'Erythréens et de Soudanais...

Ce terrible palmarès n’empêche pas le premier ministre, qui « assume », de bomber le torse.

Cependant, Valls a beau avoir expulsé du gouvernement ceux qui ne la bouclaient pas suffisamment, il compte quand même quelques ministres qui, par le passé, se sont élevés publiquement contre les maltraitances que Sarkozy faisait subir aux sans papiers, en particulier aux enfants, les mêmes, exactement, que celles de Cazeneuve et Valls décrites ci-dessous. Christiane Taubira, Najat Vallaud-Belkacem, Harlem Désir, Pascale Boistard, Myriam El Komery et d’autres

Peut-être, allez vous cautionner par votre silence ce qui se déroule sous vos yeux et avec votre complicité passive ?

Elu-e-s et militant-e-s du parti socialiste, allez vous manifester votre confiance à un gouvernement qui ordonne de tels faits ?

Il s’agit du sort des familles sans papiers, des enfants et des jeunes scolarisés. Mais l’affaire va bien au-delà, pourrait-on dire s’il ne s’agissait pas de la vie (et parfois de la mort) d’enfants, de femmes et d’hommes.

C’est en réalité le capital idéologique de la gauche, les idées de générosité, de solidarité, de lutte contre l’oppression que Valls et Hollande et ceux qui les suivent en la bouclant détruisent.

Même si les mots ne sont pas exactement les mêmes (quoique que la similitude reste frappante entre le discours de Grenoble de Sarkozy et les propos de Valls sur les Roms), la politique, à quelques aménagements marginaux près, reste la même.

Les lois, les textes, les procédures, les méthodes sont ceux instaurés par Sarkozy comme l’illustrent les faits rapportés ci-dessous. Ce qui est vrai de l’immigration l’est, hélas, tout autant des autres questions. Le Medef et Emmanuel Macron ne nous démentiront pas. Valls et Hollande voudraient convaincre les électeurs de s’abstenir, ils ne s’y prendraient pas autrement : « Moi président » pérorait le candidat Hollande. Elu, le président Hollande mène la même politique que son prédécesseur, à quelques nuances près. Le vote de mai 2012, qui a chassé Sarkozy, était le contraire d’un blanc-seing donné à la poursuite de la même politique et à son amplification.

Il y a urgence, vraiment, à corriger le tir et à faire savoir haut et fort, avec éclat, que d’autres solutions sont possibles que celles mises en place par Sarkozy et appliquées avec zèle par Valls et Hollande. Et, pour commencer, que, dès la rentrée scolaire, les enseignants et leurs syndicats, les parents d’élèves et leurs associations, les élèves eux mêmes quand ils en ont l’âge et leurs syndicats, se mobilisent pour placer les jeunes et leurs parents sous leur protection. Pour s’opposer à des expulsions révoltantes.

Et pour dire que, dans ce domaine aussi, cette politique là ne se mène pas en notre nom.

Richard Moyon

7 août. Arrestation musclée et expulsion expéditive de la famille Babayan à Nancy. Sofi, 7 ans, élève de CP et son petit frère de 8 mois, assistent à l’arrestation de leur mère, brutalisée par plusieurs policiers. Les enfants sont enfermés en rétention avec leurs parents, puis expulsés dès le lendemain en Arménie sans attendre l’examen du recours déposé au Tribunal administratif.

14 août. 4 jours de rétention pour Enzar Topalli, 5 ans, son frère de 18 mois et leurs parents, famille kosovare de Laval, expulsée par avion militaire spécialement affrétée pour elle au départ du Bourget. Plusieurs dizaines de milliers d’euros (50 000 au minimum : escortes, déplacements, enfermement, et vol spécial aller et retour) pour se débarrasser en express de deux enfants, jugés incontestablement dangereux.

18 août. Bolortuya Enkhtur, élève de 1ère au lycée Robert Schumann au Havre (76) contrôlée et arrêtée le 18 août en gare du Havre où elle allait prendre le train pour rejoindre à Tours sa sœur étudiante. Elle est restée enfermée 9 jours au centre de rétention administratif d’Oissel, risquant d'être expulsée à tout instant vers la Mongolie. Arrivée en France en septembre 2010, à 16 ans ½. Scolarisée depuis la 3ème, elle doit entrer en Terminale STL (Sciences et Techniques de Laboratoire). Elle ne doit sa libération qu’à une décision de la cour d’appel du Juge des libertés et de la détention le 27 août.

19 août. Abdelhak Goriada, Algérien, 51 ans, père d’un enfant de 6 ans, est tué lors de son transfert par l’UNESI, les professionnels de l’expulsion, vers l’avion qui devait l’expulser.

19 août. Assignation à résidence (avec obligation de pointer quotidiennement à la gendarmerie de Lure (Haute Saône) des familles géorgiennes Makoev et Gagua.

Maia et Alex Makoev, leur fils Nodar, 9 ans, scolarisé, et le petit dernier Omar, 3 ans, sont en France depuis 4 ans et demi. Ils ont fui la Géorgie, où ils ont subi de fortes des persécutions parce qu’ils sont Yésides, minorité dont la presse dénonce le massacre en cours en cours au Moyen Orient. Le 26 août, il est demandé aux Makoev de signer un document disant qu’ils sont d’accord pour être mis dans l’avion le soir même. Ils ont refusé et risquent fort d’être arrêtés dans les heures qui viennent.

Ketevan et Levan Gagua, Maka leur fille de 11 ans, doit rentrer en 6e, Zurab, 8 ans et Davit, 3 ans ½, leurs fils, sont en France depuis août 2011. Levan Gagua a fui la Géorgie où il a été condamné à 7 ans de prison. Il était engagé dans une organisation des Droits de l’Homme « Institut d’Egalité », dont le dirigeant Irakli Kakabadze (voir Internet) déclare : « le retour en Géorgie de Levan Gagua et de sa famille représente un danger vital réel pour eux ».

20 août. Arrestation à Creil de la famille arménienne Manoukian : les parents, Artur et Hashkhen et leurs trois enfants, Greta ,19 ans , en 2ème année de CAP administration, Haikaz, 18 ans, entrant en Terminale de CAP Cuisine, et la petite Emilie, 3 mois et demi. Libérés par le tribunal administratif deux jours plus tard, sur ordre du préfet de l’Oise, ils ont été expulsés de leur logement à leur retour, sans pouvoir récupérer leurs effets.

25 août. Matsy Amongo, 20 ans, congolaise (RDC), arrivée à 16 ans, prise en charge par l’ASE (Aide Sociale à l’Enfance), arrêtée dans son foyer de jeunes travailleurs ("Ils ne m'ont même pas laissé de temps de faire ma valise...") enfermée au Centre de rétention de Rennes. Réveillée à 4 heures ce matin, convoyée à Roissy, elle refuse d’embarquer. Enfermée au CRA du Mesnil-Amelot en attendant que les expulseurs professionnels de l’UNESI fassent leur travail à leur façon. Envoyer une jeune fille de 20 an Congo sans personne pour l’attendre… Pas de problème pour des hommes et des femmes de gauche ?


25 août, encore. Enfermement en vue de son expulsion d’un jeune Sahraoui, Afkou AJREF militant de l’indépendance du Sahara occidental et recherché par la police marocaine. En cas d’expulsion, il risque la torture et l’emprisonnement… Non seulement, cela n’a pas suffi à l’OFPRA pour lui accorder la protection de la France (un recours est pendant devant la CNDA), mais le représentant de l’Etat a cru bon de lui notifier une OQTF pour mieux l’expulser

[1]Pour plus d’informations, voir la Chronique de l’intolérable tenue par RESFhttp://resf.info/article50189.html

URL source: http://blogs.mediapart.fr/blog/resf/290814/valls-la-chasse-lenfant-est-ouverte

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Pour RESF Thionville

Roger RICHARD

Blog: http://resf-thionville.over-blog.com

"Point n'est besoin d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer"

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5 juin 2014 4 05 /06 /juin /2014 17:01

Gérard RIFFARD est prêtre sur le quartier populaire de Montreynaud de la périphérie stéphanoise. Il est aussi président de l’association Anticyclone, qui accompagne et aide des demandeurs d’asile. De plus en plus fréquemment ces migrants attendent de longues semaines après leur arrivée en France pour obtenir un hébergement qui devrait être légalement assuré par la préfecture, et, ils le perdent dès les premières réponses négatives à leur demande d’asile. Cette situation a contraint Gérard RIFFARD à les héberger dans son église. Toute l’année de 30 à 50 personnes n’ont pour seul toit que celui de l’église. Les conditions d’hébergement ne sont pas idéales mais entre la rue et l’église, il n’y a aucune hésitation. C’est même parfois les services de l’état qui aiguillent ces sans abris vers ce refuge inespéré….

Et pourtant, le 11 juin prochain Gérard RIFFARD va comparaître devant la justice car la commission de sécurité a donné un avis défavorable pour l’hébergement de personnes dans l’église : Prêter assistance à des personnes en danger devient ainsi un délit et les laisser à la rue serait la légalité.

Faut-il que notre société soit aussi malade pour en arriver à de telles aberrations ?

Apportons notre soutien à Gérard RIFFARD, un prêtre qui fait son travail d’entraide et de fraternité. Exigeons l’arrêt immédiat des poursuites dont il est l’objet, réclamons que de véritables réponses soient apportées à ces personnes sans logement.

Soutenir Gérard RIFFARD c’est faire le choix d’une société fraternelle, solidaire, ouverte et accueillante envers les migrants démunis qui viennent chercher refuge dans notre pays.

MERCREDI 11 JUIN 8H30

RASSEMBLEMENT DE SOUTIEN DEVANT LE PALAIS DE JUSTICE DE ST ETIENNE

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24 mai 2014 6 24 /05 /mai /2014 12:09

Valentina, Bashkim risquent à tout moment d’être expulsés. Albanais du Kosovo, ils résident en France depuis deux ans et demi et leurs enfants, Adela et Ajana, sont nées ici ... Mais le jeune couple a épuisé tous les recours lui permettant d’obtenir le statut de réfugié, confronté à une notion d’asile de plus en plus restrictive. Pour aggraver leur précarité, ils n’ont plus le droit de rester à l’hôtel où ils étaient assignés à résidence à Auch (Gers), bien qu’ils aient déposé une demande de régularisation à titre humanitaire.

Comme plusieurs familles dans la même situation, albanaises ou arméniennes, les voici donc livrés à eux-mêmes, sans aucune ressource, contraints à la rue avec leurs deux bébés. Nul besoin de les expulser manu militari: il suffit aux services de l'Etat de laisser pourrir la situation, d'ignorer leur détresse, de jouer avec leurs nerfs et avec leur santé.

Qui s'étonnera que les personnes vivant dans une telle situation, dans l'angoisse permanente du lendemain, de plus en plus désespérées, développent des dépressions sévères? Pourtant, de même que les autorisations de travail, les demandes de séjour au titre d'étranger malade sont presque systématiquement refusées.
Sans papiers, ces familles n'ont plus d'existence légale, et sans aucune ressource, elles n'ont plus d'existence tout court...

Le préfet du Gers déclare pourtant que les droits des étrangers déboutés du droit d'asile sont respectés, et que leur situation est traitée avec humanité... Étrange conception du respect du droit quand des familles sont démantelées (père expulsé), que leurs papiers sont confisqués, leurs démarches empêchées et ce, pendant des mois, voire des années, jusqu'à ce qu'elles soient acculées à se retrouver à la rue ou à réclamer d'elles-mêmes leur billet de retour!

A en croire ce préfet rempli d'humanité, la technique de l'usure psychologique et de l'élimination sociale est mise en œuvre pour le bien des familles étrangères...
La seule et réelle efficacité de cette maltraitance organisée au plus haut sommet de l’Etat, depuis la circulaire Valls du 11 mars dernier, se situe dans la baisse du nombre d’étrangers régularisés et l'augmentation de celui des expulsions. Sur tous les autres plans, y compris celui du coût financier de ces pratiques, puisque cet argument semble être la seule référence audible, la France a perdu... particulièrement, d’ailleurs, la richesse culturelle et économique apportée par toutes ces personnes qui espéraient trouver ici un endroit où se reconstruire et faire vivre enfin décemment et sereinement les leurs!

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23 mai 2014 5 23 /05 /mai /2014 11:44

Cercle de silence de Thionville le samedi 07 juin de 15h00 à 15h30

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23 mai 2014 5 23 /05 /mai /2014 11:35

Publiée le 22 mai 2014 | Par RESF - Mediapart.fr

Monsieur le Premier Ministre,

Nous nous adressons à vous pour évoquer le cas de cinq de nos amis lycéens et apprentis actuellement sous le coup d'une Obligation de Quitter le Territoire Français : Fatos et Rahman Torba, Mirush Mehmeti, Djimy Kinavuidy et Pedro Ndombele.

Arrivés sur le territoire entre 2011 et 2013, ils ont été pris en charge par l'aide à l'enfance en tant que mineurs isolés. Ils se sont immédiatement intégrés à la société française : ils ont appris la langue française, qu'ils parlent désormais couramment, ont été scolarisés et sont tous dans un parcours de réussite exemplaire. Fatos et Rahman sont en première scientifique au lycée Jean Monnet à Saint-Étienne. Ils sont considérés par l'association Réussir Aujourd'hui Saint-Étienne, association fondée et animée par des enseignants de l’École des Mines, comme des lycéens particulièrement prometteurs et capables de réussir des études supérieures sélectives. Mirush prépare un CAP Froid et Climatisation au lycée professionnel Pierre Desgranges à Andrézieux, Djimy un CAP Maçon en CFA BTP à Saint-Étienne, et Pedro un baccalauréat professionnel au lycée des Collines à Rive de Gier. Tous leurs professeurs s'accordent à dire qu'ils sont d'excellents élèves, des plus sérieux, impliqués et respectueux.

Lors de votre discours de politique générale, vous avez dit à propos de la jeunesse des quartiers populaires : "Souvent ces jeunes voudraient, mieux encore, aimer la France et être aimés d'elle. Je veux aussi dire à ces talents qui pensent que la France ne leur fait pas de place, que la France a besoin d'eux." Ceux dont nous vous parlons sont à la fois jeunes et talentueux, ils sont un atout considérable pour notre pays et en les renvoyant nous nous priverions de capacités dont la France a besoin.

Par ailleurs, leurs camarades de classe, qui sont rapidement devenus leurs amis, témoignent de leur intégration, ainsi que de leur volonté profonde de vivre en France dans le respect des principes républicains. Nous vous avons entendu prononcer ces mots : "Notre pays a le plus bel atout qui soit : la République et ses principes de tolérance, de solidarité, de respect, et de progrès", et aussi : "Ne rétrecissons pas la France, ne rétrécissons pas ses rêves". Nous ne pouvons qu'approuver : nous, citoyens français, faisons justement le rêve qu'après de longs mois d'inquiétude nos amis puissent sereinement mener leurs formations à terme.

Peu de pays au monde permettent à des citoyens nés à l'étranger, qui ont appris les valeurs de la République, de prendre les plus hautes fonctions de l'Etat". Par les hautes fonctions que vous occupez, vous avez le pouvoir d'influer sur l'avenir de nos amis. En levant l'OQTF à laquelle ils sont soumis, et en leur accordant un titre de séjour étudiant, vous pouvez permettre à ces jeunes nés à l'étranger, qui adhèrent aux valeurs de la République, de poursuivre leurs études en France.

Nous tenons à porter à votre connaissance la mobilisation de plus de 800 lycéens, professeurs et membres du monde associatif ligérien jeudi 17 avril 2014.

Les citoyens français moblisés ce jour-là portent un message : laissez ceux qui font preuve d'intégration étudier et travailler sans leur infliger la menace d'une expulsion.

lara Dadole, élève au lycée Jean Monnet de Saint-Etienne, pour les élèves et les enseignants des comités de soutien à Fatos, Rahman et Mirush (lycée Jean Monnet et cité scolaire Mauriac Desgranges)

Approuvent et reprennent à leur compte les termes de cette lettre ouverte :

  • Le Réseau Education Sans Frontières (RESF)
  • SOS Racisme
  • La délégation de la Loire de Terre des Hommes
  • La section de Saint-Étienne de la Ligue des Droits de l’Homme
  • L'association Rester Étudier Vivre Ensemble (REVE)
  • L'association Un Toit C'est Tout (UTCT)
  • La Fédération Indépendante et Démocratique Lycéenne (FIDL)
  • L’Union Nationale Lycéenne (UNL)
  • L'Union Nationale des Etudiants de France (UNEF)
  • La FSU Loire
  • Le SGEN CFDT Académie de Lyon
  • Le SNES Loire
  • Les Jeunes Socialistes (MJS)
  • La Fédération de la Loire du Mouvement des Jeunes Communistes Français (MJCF)
  • Les Jeunes Écologistes du Bassin Stéphanois
  • La Fédération de la Loire du Parti Socialiste
  • La Fédération PCF Loire
  • Le Comité Loire Sud du Parti de Gauche, membre du Front de Gauche
  • Le Comité Loire Sud d’Ensemble, membre du Front de Gauche
  • Christiane Farigoule, conseillère régionale Rhône-Alpes
  • Georges Berger, proviseur honoraire du lycée Jean Monnet (Saint-Étienne)
  • Mme Bois-Simon, membre de l'association Réussir Aujourd'hui - École des Mines de Saint-Étienne

URL source: http://blogs.mediapart.fr/blog/resf/220514/lyceens-sans-papiers-lettre-ouverte-m-valls

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7 avril 2014 1 07 /04 /avril /2014 16:06

Un week-end de fait odieux commis par des brutes bien élevées
Samedi matin 5 avril, 10h30 : un œil sur les mails reçus depuis hier au soir. Une jolie nouvelle pour commencer la journée. M. QIU, un père chinois de deux tout petits enfants vient d’être libéré. Il aura fallu que, dans la soirée d’hier, de nombreuses personnes appellent sans relâche Matignon et la préfecture de police de Paris pour obtenir cela. Mais il aura aussi fallu attendre le dernier jour possible de sa période de rétention pour que M. QIU retrouve les siens. Quarante cinq jours d’emprisonnement et d’angoisse pour en arriver là !
Avec la libération jeudi soir de Khadjia Boudia, cette maman algérienne de trois enfants, dont deux qui n’ont qu’elle comme représentante légale, on se dit que la mobilisation, ça finit par payer. Les lycéens qui, cette semaine, ont battu le pavé à Marseille, Chalon sur Saône ou Saint-Nazaire pour protéger ceux des leurs que Valls et consorts veulent expulser, semblent le penser. Et visiblement, ils n’ont pas l’intention de rentrer tranquillement dans leurs classes avant que leurs copains ne soient sortis d’affaire.
11h30: deux libérations pour clore la semaine, donc, mais surtout des alertes urgentes : Romani Romoï, un jeune Géorgien de 24 ans en rétention à Metz depuis le 24 mars, en France depuis 2009 avec sa famille, qui n’a pu être expulsé cette semaine du fait de la grève des pilotes de la Lufthansa. Avec l’acharnement que met l’ex-ministre de l’intérieur et ci-devant premier ministre à s’en prendre aux demandeurs d’asile déboutés, le risque est grand que Romani soit très rapidement victime d’une nouvelle tentative d’expulsion. Ce ne sera jamais que la troisième (et peut-être hélas la bonne) depuis 2011 ! S’il doit partir, il laissera ici une mère malade et sans ressources.
Et puis, il y a Guillaume, un Camerounais en France depuis dix ans, futur marié et futur père d’enfant français, enfermé depuis le 26 février au centre de rétention (CRA) du Mesnil-Amelot. Guillaume, qui doit épouser le 26 avril Mariame la Française, enceinte de deux mois, Guillaume déjà victime d’une première tentative d’expulsion le 27 mars, le consulat du Cameroun lui ayant délivré un laissez-passer, au « nom des accords existant entre la France et le Cameroun ». Guillaume dont l’expulsion est affichée au Mesnil-Amelot. Ce sera dimanche 6 avril à 11h ... Echange de messages au sein du groupe RESF en charge des communiqués de presse et des alertes. Un premier communiqué sort : « La rétention, les expulsions, ça sert à quoi ? Pour faire plaisir à qui ? »
14h : un œil sur le site du réseau, pour les dernières nouvelles des collectifs départementaux. Hier soir, les militants du Gers, dans une pétition, ont affiché leur colère : « Non à l’expulsion de Gevorg ! » Ce père arménien de deux enfants, dont un bébé d’un mois, doit être expulsé aujourd’hui ... Il y a eu un rassemblement la veille au soir à Auch pour tenter d’infléchir la volonté d’un préfet qui, depuis la circulaire de Valls du 11 mars exigeant l’expulsion des demandeurs d’asile déboutés, s’en donne à cœur joie. A la lecture de la pétition et de l’article de la Dépêcherelatant la manifestation, on touche le fonds : le préfet, après avoir assigné à résidence la famille de Gevorg pendant deux fois 45 jours dans un hôtel, a cessé de prendre en charge l’hébergement de la famille. Comme Gevorg a refusé d’être mis à la rue avec son bébé de quelques jours, sa petite fille de deux ans et sa compagne. Jean-Marc Sabathe, le préfet du Gers, a immédiatement pris une mesure qui fait honneur à son humanité et à son altruisme : arrêté pour grivèlerie ( !), Gevorg est enfermé au centre de rétention de Cornebarrieu, à côté de Toulouse. Il en a été extrait pour être expulsé. Il a subi une première tentative d’expulsion et a refusé d’embarquer.
On apprend que Gevorg est déjà dans l’avion pour l’Arménie. En urgence, un appel à campagne de coups de téléphone à Matignon est lancé sur la liste de diffusion du réseau. A l'Elysée, un correspondant poli, méprisant et ignorant raccroche en indiquant qu'il faut s'adresser aux Affaires Etrangères. Ce qui est une ânerie. A croire que l'incompétence est la chose la mieux partagée en ces lieux ! A l'Intérieur, Thomas Andrieu, le directeur-adjoint du cabinet de Valls qui, depuis deux ans a ordonné très courtoisement tant d'actes odieux, est sur le départ. Raphaël Sodini, le conseiller immigration qui ne vaut pas mieux, est apparemmenten week-end. Mais même pendant la débâcle, les déménagements et les repos dominicaux, le démembrement des familles continue. On est énarque, magistrat, bien élevé, on manie une langue châtiée. Mais on n'hésite pas, dans l'intérêt de sa carrière et de celle de son ministre, à laisser une mère seule avec un nourrisson et une toute petite fille et à renvoyer dans un pays qu’il a fui un jeune homme qui, au vu de son âge et de sa date d’arrivée en France, n’a probablement pas accompli son service militaire dans son pays (fait passible de prison et d’envoi sur une zone conflictuelle): Gevorg appellera plus tard depuis Erevan. Il a été arrêté par la police à son arrivée en Arménie ...
21h : Guillaume, justement... pas un de plus... pas encore une famille démembrée! « Ils » n’oseront pas ! Pas facile, une mobilisation un week-end. Pas simple d’appeler à se rendre nombreux à Roissy demain pour informer les passagers du vol pour Douala qu’un voyageur forcé a pris place sous la contrainte parmi eux. Reste un nouvel appel à une campagne de coups de téléphone aux cabinets des expulseurs, à Beauvau, mais surtout à Matignon et à l’Elysée ... Un RESF info alertant de l’urgence de la situation est envoyé.
Dimanche 6 avril : Armelle, Gérard, Yves et Mariame, la compagne de Guillaume, sont à Roissy. Malheureuse Mariame ! Ils distribuent des tracts aux passagers pour Douala et expliquent, expliquent encore ... Plusieurs voyageurs ont noté les numéros de téléphone des uns et des autres pour appeler s’il se passe quelque chose. L’avion est prévu pour un décollage à 11h.
11h32 : Le panneau d’affichage affiche la fin de l’embarquement, mais l’appareil n’a toujours pas décollé. Mais rien ne filtre du côté des passagers.
11h38 : L’avion s’est envolé. Guillaume aussi, la police aux frontières vient de le confirmer ... Mariame reste désormais seule, avec Mattéo qui, à son retour, lui demandera une fois de plus où est Guillaume qui, jusqu’à présent, lui servait de père. Comment expliquer une telle saloperie à un enfant quand on est soi-même démolie ?
A défaut d’autres résultats, l’ex-ministre de l’intérieur a au moins réussi une chose : l’industrialisation des expulsions et du démantèlement des familles. Et les semaines qui s’annoncent, s’il n’y a pas une réaction d’ampleur de citoyen-nes révoltés et d’élus (gens du PS, où êtes-vous ? Vous qui nous accompagniez du temps des expulsions sarkozystes) iront crescendo dans l’institutionnalisation de ces malfaisances.
Monsieur Cazeneuve, ce week-end est-il le signal du changement et de l’apaisement que vous souhaitiez envoyer ? Vos fonctions à Beauvau débutent en effet sous les meilleurs auspices : un week-end de salopards et de saloperies !

Nathalie Fessol

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7 avril 2014 1 07 /04 /avril /2014 11:00

Le 12 avril, à Paris, marche nationale pour l’égalité, l’espoir, la lutte contre toutes les injustices, à l’appel de personnalités, de personnalités du monde associatif, syndical et politique.

Sans nécessairement reprendre à son compte l’ensemble des revendications mises en avant en particulier dans les domaines économiques et social, le Réseau Education sans frontières entend participer pleinement à cette manifestation. Parce que nous avons besoin d’espoir alors que la politique du gouvernement désespère son propre électorat et tous ceux qui rêvaient d’un changement après des années de droite. Ensuite parce que, comme l’ensemble des milieux populaires, les jeunes et les familles sans papiers sont victimes d’une politique de précarisation et d’exclusion. Mais aussi parce qu’ils subissent, comme tous les sans papiers, la politique du gouvernement en matière d’immigration, incarnée par Manuel Valls.

Même débarrassée des discours aux relents racistes de la période Sarkozy (à l’exception des propos de Valls sur les Roms), la politique du gouvernement Ayrault à l’égard des sans papiers ne marque pas de rupture significative avec celle de Guéant et compagnie. Valls est fier de faire davantage d’expulsions qu’Hortefeux, Besson et Guéant. Il se vante d’appliquer avec fermeté des lois, des textes et des procédures… ceux-là même mis en place par dix années de Sarkozy à l’Intérieur puis à l’Elysée !

Cette attitude du gouvernement accrédite l’idée que si les mots peuvent changer et si des aménagements peuvent être trouvés à la marge, il n’est qu’une seule politique possible en matière d’immigration : celle élaborée par Sarkozy et appliquée par Valls.

C’est grave pour le présent et dangereux pour l’avenir. Les résultats des élections municipales, le rejet du gouvernement que traduit l’abstention, la progression de la droite, le « triomphe » du FN sont les fruits de la politique voulue par François Hollande dans le domaine de l’immigration et les autres. Ils sont annonciateurs, si rien ne change, d’un 21 avril 2017 suivi de dix ou quinze années de pouvoir de la droite pain au chocolat. Ou pire encore. Revenue au pouvoir cette droite aura beau jeu de s’appuyer sur les paroles et les actes de Valls et de Hollande pour justifier les mesures les pires : celles que l’extrême-droite appelle de ses voeux.

Pour le présent et pour l’avenir, il faut que change pour de bon, et vite, la politique du gouvernement à l’égard de l’immigration aussi.

Les jeunes et les familles sans papiers, ceux qui dans les établissements scolaires, dans les quartiers leur manifestent soutien et amitié, le diront le 12 avril dans la rue, solidaires de tous ceux qui ont à souffrir des conséquences des décisions injustes de ce gouvernement.

mardi 1er avril 2014.

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6 avril 2014 7 06 /04 /avril /2014 13:12

Désavouée par les urnes, l’équipe au pouvoir l’est aussi par ceux qui trop jeunes pour voter ou écœurés de sa politique, y compris dans le domaine de l'immigration, se sont abstenus. Et qui tiennent à faire entendre leur voix. En quelques jours, des centaines de lycéens sont descendus dans la rue pour soutenir leurs camarades menacés.

Apparemment ce gouvernement n’a rien compris aux raisons de sa débâcle. La machine administrative et policière, indifférente aux grands travaux de colmatage ministériel entrepris par l'équipe Hollande-Valls poursuit consciencieusement les missions qui lui ont été confiées, traquer les demandeurs d’asile déboutés, démembrer les familles.

Cette mobilisation exemplaire de la jeunesse et de citoyens écœurés constitue un avertissement pour le nouveau locataire du Ministère de l’Intérieur (toujours et encore scandaleusement en charge des affaires d’immigration…), Bernard Cazeneuve, au cas où celui-ci oublierait ses paroles d’hier : « ceux qui ont été jetés sur les routes de l'exode en raison d'une situation particulièrement difficile dans leur pays doivent trouver dans notre pays, où le droit d'asile est consubstantiel à la tradition républicaine, l'accueil qui caractérise la France. » (Assemblée nationale 5 octobre 2010).

1/ - Solidarité exemplaire des camarades lycéens de Séfo (Marseille)

Marseille, jeudi 3 avril, 9h, tribunal administratif… des slogans, des jeunes, des profs, des pancartes et banderoles, un mégaphone…

"Solidarité avec Sefo… Les expulsions ça coûte des millions, nous on les veut, dans l'Éducation… Il vit ici, il étudie ici, il reste ici !..."

Plus d'une centaine de lycéens et professeurs du lycée Victor Hugo, avec des militants du Réseau Education Sans Frontières, témoignent bruyamment de leur indignation face à la menace d’expulsion qui vise Sefo, ses parents et son frère de 5 ans.

Au-delà de Séfo, c’est une rupture avec les politiques xénophobes et liberticides de Sarkozy, Hortefeux, Besson, Guéant… et Valls (!) qui est exigée par la jeunesse, les parents d’élèves et leurs associations, les personnels de l’Education et leurs syndicats, qui agissent depuis maintenant bientôt 10 ans dans le cadre du Réseau Education Sans Frontières. Afin que tout jeune inséré dans un parcours scolaire, de la maternelle à l’Université, aient les mêmes droits que les autres.

Il faudra l’imposer, démontrer que les idées d’humanité et de solidarité sont majoritaires dans la population, chez les jeunes en particulier, contrairement à ce que l’on pourrait ou voudrait nous faire croire avec les résultats des élections municipales. Les lycéens de Victor Hugo nous montrent la voie. Suivons-les.

RESF 13 : 06 74 64 13 55

2/ Chalon sur Saône : 250 lycéens dans la rue pour soutenir deux de leurs camarades géorgiens menacés d'expulsion, le 1er avril 2014.

MAKA et SERGO TSIKLAOURI, élèves de première année CAP logistique, au lycée automobile Camille Du Gast ont reçu l’obligation de quitter le territoire français avec leur famille au 30 mars 2014, après le rejet de leur demande d’asile en France. Copains de classe et enseignants ont décidé de les soutenir activement pour qu'ils puissent rester en France. Une pétition a d’abord été signée sur l’établissement, avant de l’être aussi sur d’autres lycées chalonnais. 1200 signatures avaient déjà été rassemblées avant la manifestation d'aujourd'hui.

RESF 71 : 06.87.16.78.64

3/ Mobilisation gagnante pour Khadjia BOUDIA, libérée le 3 avril

Le préfet de police de Paris s’est acharné contre une mère algérienne de trois enfants, qu’il a tenté d’expulser à tout prix, même et surtout au prix du mensonge.

14 jours d’enfermement au centre de rétention pour femmes de Cité à Paris pour Khadjia BOUDIA, mère de trois enfants, 14 jours d’angoisse insupportable, avec la menace d’une expulsion et du démembrement de la famille. D’origine algérienne, Kahdjia, est la seule représentante de l’autorité parentale de Lahouaria et Younes, âgés de 10 et 11 ans et scolarisés à l’école Jules Guesde de Saint Denis depuis janvier dernier.

Khadjia est enceinte de deux mois de son compagnon, qu’elle a épousé religieusement, lui aussi en situation irrégulière.

Kahdjia a été présentée une première fois au consulat d’Algérie afin d’obtenir un laissez-passer consulaire. Mais il faut croire que la réponse des autorités algériennes s’est faite attendre ou n’a pas été celle qu’attendait le préfet de police de Paris puisque celui-ci a décidé de représenter cette mère de famille au consulat le 2 avril. Et, pour mieux obtenir enfin le permis d’expulser, il a « omis » de transmettre au consulat les documents concernant les enfants et le certificat de grossesse de Kahdjia, la faisant ainsi passer pour une femme seule et isolée, donc expulsable sans condition !

Contre cette inhumanité, et les pratiques de la préfecture, la mobilisation a gagné. Khadjia BOUDIA, a été libérée le 3 avril. La politique de traque des sans papiers, menée par l'ex-ministre de l'intérieur Manuel Valls, prolonge celle de ses prédécesseurs. Elle aboutit à séparer cruellement des enfants de leur mère. La fabrique des orphelins, ça suffit ! Bernard Cazeneuve, le nouveau ministre de l’intérieur, doit entendre le refus de cette politique et en tirer toutes les conséquences.

Le récit prochainement sur http://blogs.mediapart.fr/blog/resf/

Contact : Malika Chemmah 06 65 75 17 42

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