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16 juillet 2013 2 16 /07 /juillet /2013 13:54

 

JEUNESSE SANS PAPIERS, JEUNESSE BOUSILLEE

Le RESF a appris le rejet de la demande de visa d’Ahmed Sohail par un article du Figaro avant même que l’intéressé ait été avisé. Il a découvert dans le même article les quatre mois de prison effectués par Ahmed en 2011 et sa condamnation en Allemagne à 18 mois d’emprisonnement avec sursis pour sa participation à un réseau de passeurs d’Afghans vers le Danemark.

Ces faits sont graves et le RESF regrette profondément qu’Ahmed n’en ait pas informé les militants qui, depuis des mois,  lui apportent leur soutien, pas plus que les journalistes qui l’ont rencontré. L’information qui a circulé sur Ahmed était incomplète, nous le déplorons vivement aujourd’hui. De nombreux élus, des militants, des particuliers, indignés du sort réservé à ce garçon de 23 ans lui ont apporté leur soutien, ont signé un appel en sa faveur, ont participé à la collecte destinée à le sortir de prison, ont mis sur Facebook leur photo pour demander son retour. Des actions en tous points identiques à celles menées par RESF depuis des années. Les informations mentionnées ci-dessus auraient été connues (l’administration ne se prive généralement pas de les diffuser), nous aurions dénoncé l’expulsion, mais nous n’aurions sans doute pas  donné à la situation personnelle d’Ahmed l’écho qu’elle a reçu. Il se peut que certains de ceux qui ont participé d’une manière ou d’une autre au soutien d’Ahmed Sohail ne l’auraient pas fait s’ils avaient eu connaissance de ces informations. RESF est prêt à restituer à ceux qui en feront la demande les sommes versées « pour Ahmed » Mais nous regrettons également que les pouvoirs publics  qui auraient dû savoir  aient soit ignoré la vérité, soit choisi délibérément de la taire à la presse, aux élus reçus  par le cabinet du ministre  et au RESF.

Ahmed Sohail a commis un délit, il a été sanctionné, lourdement. Sa responsabilité, que nous reconnaissons, ne saurait toutefois occulter celle de la politique des gouvernants successifs dans le cas d’Ahmed comme dans celui de tant d’autres jeunes ayant été scolarisés et privés de papiers.

Au moment de son expulsion, les plus hauts responsables de l’Etat, ceux qui ont pris la décision, ignoraient ou ont fait comme s’ils ignoraient les condamnations d’Ahmed Sohail. C’est donc bien un ex-lycéen sans papiers qu’ils ont expulsé dans les conditions que l’on sait. Autoriser Ahmed Sohail à revenir serait le signe que, sans cautionner si peu que ce soit d’éventuels délits, le gouvernement entend ne pas pratiquer la double peine et admet que 8 ans de présence en France de 15 à 23 ans, une scolarisation réussie, une promesse d’embauche, etc, sont des raisons suffisantes, pour n’importe quel jeune, de construire son avenir dans le pays qu’il a, à l’évidence, choisi.

Contacts : Malika Chemmah 06 65 75 17 42 Richard Moyon 06 12 17 63 81

CP_RESF_8_juillet_2013
CP_RESF_8_juillet_2013.doc

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14 juillet 2013 7 14 /07 /juillet /2013 17:19
Medias - Charlie Hebdo - Charlie-Hebdo
Les histoires d’amour finissent mal, si le préfet s’en mêle
11 juin 2013
 

L'expulsé de la semaine, dessin de CatherineLe 22 janvier 2013, Clotilde et Abdelkaddous se rendent à la mairie de Toulouse pour y déposer un dossier de mariage. Ils sont amoureux et se fréquentent depuis quatre ans. Mais ce couple franco-tunisien est victime d’une personne de leur entourage qui tente de les empêcher de se marier. Celle-ci les dénonce auprès du procureur de la République le 29 janvier, et, depuis, Clotilde et Abdelkaddous sont entraînés dans les rouages de l’administration et de ses pratiques kafkaïennes. 

Ne sachant rien de cette manœuvre, le couple s’inquiète de l’absence de réponse à leur demande. La mairie, contactée en mars, les informe que leur dossier est «en suspens» et que par ailleurs les bans ont été publiés au mois de février sans qu’ils en soient informés. 

Puis la police aux frontières convoque Clotilde, seule, à deux reprises. Les agents qui la reçoivent multiplient au cours des deux auditions les tentatives de dissuasion et d’intimidation tout en l’interrogeant sur sa relation avec Abdelkaddous. Le 16 avril, c’est Abdelkaddous qui reçoit un coup de fil de la PAF pour être auditionné à son tour. La convocation écrite, que le couple exige avant qu’Abdelkaddous, en situation irrégulière, se rende au commissariat, indique qu’il est convoqué pour une «enquête sur dossier de mariage et situation administrative». 

Le 17 avril, Clotilde accompagne Abdelkaddous  dans les locaux de la police aux frontières pour son audition, prévue à 14 heures. À 14 h 05, un policier l’informe qu’aucun doute n’est émis sur les intentions matrimoniales du couple, mais qu’Abdelkaddous  doit être interrogé sur sa situation administrative. Deux heures plus tard, Abdelkaddous et Clotilde repartent séparément. Le préfet de Haute-Garonne, sollicité par la PAF, a pris une mesure d’éloignement à l’encontre d’Abdelkaddous et autorisé son placement au centre de rétention administrative de Cornebarieu. 

Ainsi, il aura suffi d’une dénonciation pour que la vie de ce couple bascule. Le détournement de l’enquête initialement prévue pour contrôler les intentions matrimoniales du couple et qui a permis l’interpellation d’Abdelkaddous, ainsi que la décision d’éloignement prise à l’encontre de ce dernier sont autant d’atteintes à la liberté constitutionnelle du mariage, pourtant garantie par la Constitution et les Conventions internationales de protection des droits de l’homme. 

Après trente-sept jours d’enfermement et une mobilisation de ses proches et de l’association Amoureux au ban public, Abdelkaddous est finalement libéré.

mardi 11 juin 2013.
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10 juillet 2013 3 10 /07 /juillet /2013 19:10

affiche-couscous-N-B.jpg


Bonjour,


Vous le savez déjà tous lprochain couscous de RESF Metz aura lieu samedi 12 octobre 2013 !

Cette année, nous investissons une grande salle (Saint Denis de la Réunion - route de Lorry).... Il faut donc faire de la pub autour de vous !!!

Et pour finir, vous pouvez d'ores et déjà remplir et envoyer votre fiche d'inscription !

A très bientôt !
Mais d'ici là, bon été à vous !
Image couscous


Elise pour RESF Metz 
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10 juillet 2013 3 10 /07 /juillet /2013 14:04

Note : S’agissant de l’enfermement des enfants, il peut être utile de se rafraichir la mémoire avec la réponse qu’avait effectuée le candidat François Hollande à l’"Adresse de Réseau Education Sans Frontières aux citoyens, aux candidats à la présidentielle et aux législatives de 2012", et notamment la dernière phrase de la page 1 et le 1e paragraphe de la page 2 :

"Je serai à cet égard particulièrement attentif au sort des enfants. Sur ce point je prends un engagement : celui de refuser la rétention des enfants. Je répondrai en ce sens précisément à l’appel que vous avez lancé avec l’observatoire de l’enfermement des enfants qui souligne avec force les conséquences de leur rétention. Tel a été également le sens de la condamnation de la France par la Cour Européenne des droits de l’homme dans l’arrêt Popov du 19 janvier 2012. L’intérêt supérieur de l’enfant doit primer. C’est pourquoi des alternatives à la rétention, telle que l’assignation à résidence, doivent être mises en oeuvre dans le cas des familles avec enfants pour lesquelles une procédure d’éloignement est en cours [...]"

Le candidat devenu président aurait-il oublié ces fortes paroles et sages écrits ? Pas nous...

 

Une famille avec deux enfants est arrivée au centre de rétention de Lyon St Exupéry, le 27 juin au soir. Elle est un exemple de la politique du gouvernement envers les demandeurs d'asile et de ses conséquences concrètes.

Monsieur et Madame Osmani sont serbes, ils arrivent en France en janvier 2010 avec un enfant pour demander l'asile. Moins de 10 % des demandeurs voient leur demande acceptée. Ils sont parmi ceux qui sont rejetés. La Serbie est considérée comme un pays sans problème malgré toutes les séquelles de la guerre.

Un deuxième enfant est né en France en 2012. L'aîné a été à l'école, la famille s'est enracinée, Monsieur Osmani a une promesse d'embauche. Ils pourraient donc vivre en France mais la politique du gouvernement et de son ministre de l'Intérieur est de réaliser autant d'expulsions que Sarkozy, Guéant et consorts. 

Quand ils ont été déboutés de l'asile, la préfecture de Haute Savoie leur délivre un OQTF le 27 mars 2013, confirmée par le TA le 30 mars 2013.

Ils ont été assignés à résidence en vue de leur expulsion. Personne ne les a informés de leurs droits, de leurs possibilités de recours, ils sont restés isolés.  

Le 26 ou 27 juin, la police est venue les chercher pour les emmener à l'aéroport. Ils ont refusé de les suivre et ont été placés au CRA de Lyon St Exupéry.

 

Ils sont enfermés avec leurs deux enfants, Rion 5 ans, scolarisé à l'école Les Fins à Annecy et Laurian né en France en avril 2012, qui a donc un peu plus d'un an.

Ils peuvent être expulsés à tout moment.

 

Comme la famille Osmani, des dizaines de familles sont actuellement assignées à résidence sur l'ensemble du territoire dans l'angoisse d'une expulsion vers le pays qu'ils ont fui.

A la veille des vacances scolaires, des mineurs risquent donc de se retrouver enfermés dans les CRA durant cette période propice à la chasse à l'enfant. 
Rien ne peut justifier l'enfermement des enfants.

 

Merci d'écrire très vite à la préfecture de Haute Savoie :

 

 

Georges-François LECLERC, préfet de la Haute-Savoie georges-francois.leclerc@haute-savoie.gouv.fr
Christophe NOEL DU PAYRAT, secrétaire général christophe.noeldupayrat@haute-savoie.gouv.fr
Anne COSTE de CHAMPERON, directrice de cabinet pref-dircab-pref74@haute-savoie.gouv.fr
Jean-Yves JULLIARD,direction de la citoyenneté et des libertés publiques jean-yves.julliard@haute-savoie.gouv.fr
Éric CANIZARES, service de l’immigration eric.canizares@haute-savoie.gouv.fr

 

 

 

 

A l'Elysée :

Secrétaire général : pierre-rene.lemas@elysee.fr

Directrice de cabinet : sylvie.hubac@elysee.fr

Chef de cabinet : pierre.besnard@elysee.fr  

Conseiller politique : aquilino.morelle@elysee.fr

 

Matignon :  premier-ministre@cab.pm.gouv.fr

 

A l'Intérieur :

Dircab  thierry.lataste@interieur.gouv.fr

Dircab adjoint thomas.andrieu@interieur.gouv.fr

Conseiller immigration : raphael.sodini@interieur.gouv.fr

Chef de cabinet sec.chefcab@interieur.gouv.fr

 

vendredi 28 juin 2013.
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8 juillet 2013 1 08 /07 /juillet /2013 17:16
Expulsé qui bac y pense !
25 juin 2013
 

 

Prends le bac d'abord, par CatherineCheick K., jeune majeur malien, est scolarisé en classe de première bac professionnel comptabilité à la cité scolaire Armorin de Crest, près de Valence (Drôme). Il suivait son cursus de bac depuis la seconde. Arrivé en France mineur, il a eu 18 ans en août 2012. Élève sérieux, parfaitement intégré, très respectueux, il ne posait aucun problème au sein de la classe et de l’établissement. Le conseil de classe l’a d’ailleurs admis en terminale pour l’an prochain, et sa réinscription est déjà enregistrée. Il bénéficiait, par ailleurs, d’un contrat jeune majeur (contrat par l’aide sociale à l’enfance, réservé aux jeunes majeurs de moins de 21 ans en difficulté). Depuis le mois de mai, il suivait un stage de formation en entreprise obligatoire en bac professionnel à Pau, où résident plusieurs de ses amis.

Lundi 10 juin, au matin, il a pris le train pour rentrer dans la Drôme, muni de sa convocation d’examen, mardi 11 juin, pour la certification intermédiaire de bac professionnel. Il a été contrôlé dans le train sur le trajet Pau-Tarbes, arrêté et transféré le soir même au centre de rétention d’Hendaye. Comparu en recours devant le juge vendredi 14 juin, il a été expulsé vers le Mali dès le lendemain matin, samedi 15 juin. Sa prof d’anglais, qui l’a joint au centre de rétention, a pu entendre et mesurer son désarroi. Il avait fondé bien des espoirs en la France et s’honorait même il y a peu de l’intervention française au Mali! Et soudain tout s’écroule! Cheick doit pouvoir rentrer en France et finir son cursus. Encore une jeunesse volée par manque de titre de séjour. La loi doit changer, la loi doit régulariser!

 

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5 juillet 2013 5 05 /07 /juillet /2013 17:08

JUIN 2013

14 juin Ivry (94)

M. Dos Santos, père brésilien, arrêté près de Fontainebleau et enfermé au CRA du Mesnil-Amelot. Il est en France depuis 2005, vit avec sa femme, et ses trois filles, 6 ans, 3 ans, toutes deux scolarisées, et 2 mois. Il répond aux critères de régularisation de la circulaire Valls.

 

13 juin 

 Les Lilas (93)

Arrestation lors d'un contrôle routier et enfermement au CRA du Mesnil Amelot de M. LI Chunlin, en France depuis plus de 9 ans et sa femme aussi, ils ont une petite fille de 3 ans, pas encore scolarisée.

Clermont-Ferrand (63)

Arrestation et enfermement au CRA de Nîmes de M. Junuzi, père de 5 enfants dont 3 majeurs. Le reste de la famille, hébergée par le 115, est toujours à Clermont, dans la peur d'être coffrée à son tour.

12 juin Amiens (80)

Assignation à résidence dans un hôtel d’Amiens, de Roman JANOYAN, père arménien, pour le séparer de sa compagne et de son fils Sesdrak, avec interdiction de rester avec son épouse et son enfant…et obligation de signer quotidiennement un registre de présence au commissariat, avec le risque tous les jours d’être amené directement à l’avion !

10 juin Lyon (69)

Arrestation puis enfermement au CRA de Lyon de M. Makalic
Il est le père de Ejla, 4 ans, et le mari de Amra. La famille va prochainement s’agrandir car Amra est enceinte de six mois. Ejla est scolarisée à l'école André Philip dans le 3eme arrondissement. La famille est en France depuis 4 ans.

Libéré par le TA le 14 juin.

9 Juin Courbevoie (92)

Placement en rétention au CRA de Rennes de Julio Cesar Sanchez Franco, colombien, en France depuis 14 ans. Père d’un fils scolarisé en collège, il venait de terminer son dossier de régularisation.  

Libéré, OQTF annulée par le Tribunal administratif. 

4 juin Rennes (35)

Arrestation au petit matin par 8 policiers de la famille togolaise Tona, parents et trois enfants, 7ans, 4 ans et 2 ans, , transfert à Roissy et renvoi express de la famille vers Rome, pays où elle a vécu 10 ans et obtenu le statut de réfugié. La famille est arrivée à Rennes en février 2011, après la perte de l’emploi du père, elle y a multiplié les démarches pour régulariser sa situation, le père dispose de promesse d’embauche, mais la préfecture ne veut rien entendre. Arrivée en fin de journée à Rome, la famille a pu regagner la France le 6 juin deux jours après son expulsion.   

1er juin Paris Cité (75)

Placement en rétention de Myriam Boba Ndedi congolaise demandeuse d’asile, arrivée à Paris Orly le 20 mai.D’abord placée en zone d’attente en raison d’un faux passeport, elle a été amenée le 29 mai à l’embarquement après le refus de sa demande d’asile. Le tribunal correctionnel a prononcé une Interdiction du territoire français d'une durée de 3 ans, suite à son refus d’embarquer.

 

 

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4 juillet 2013 4 04 /07 /juillet /2013 17:22

Mariam, 10 ans, enfant de sans papiers, prix de poésie de la LDH

Mariam, CE2,  écrit de la poésie sans papiers 

Mariam Mamoï, 10 ans, sans papiers, gagne avec ses camarades de CE2 un prix de poésie de la Ligue de Droits de l'Homme                                                

Le samedi 22 juin, au Théâtre 12 (Paris), avait lieu la remise des prix du concours « Ecrits pour la fraternité » organisé par la Ligue de Droits de l'Homme. Parmi les lauréats, Mariam, 10 ans, accompagnée par sa mère, sans papiers. Avec l'une de ses camarades, elle a fait le voyage de Lyon pour représenter les trois classes de CE2 de son école qui se sont illustrées avec une production poétique collective sur le thème « Un toit pour toi, un toit pour nous, un toit pour eux ».

 Les histoires de toit, la famille Mamoïconnaît bien.

 Les parents de Mariam, Nane et Amo, sont originaires d'Azerbaïdjan. Ils ont fui les bombardements en 1992 et, fuyant en Ukraine puis en Russie, ils ont reçu des obligations de quitter le territoire dans chacun de ces deux pays. Leurs deux enfants Mariam et Atar sont nés en Russie. Le 1er septembre 2010, la famille arrive en France, à Lyon. Elle dépose une demande d'asile, qui est rejetée, puis fait une demande de titre de séjour. Celle-ci est également rejetée et une obligation de quitter le territoire est délivrée en février 2012. Quitter le territoire. Pour aller où ? 

Ni Nane ni Amo n'ont de traces de leurs familles respectives.

 Après avoir été hébergés en CADA, les Mamoï connaissent l'épreuve de la rue par grand froid, puis logent dans un bungalow à Vénissieux, jusqu'à la fin de l'hiver 2012.

 Nés en Russie, Mariam et Atar n'ont jamais vécu sur un territoire acceptant leur présence. Aujourd'hui ils ont 10 ans et 8 ans. Ils n'ont jamais eu le droit d'être nulle part. Ils ont dormi dans la rue. Ils ont connu le froid. Mais ils sont allés à l'école, tous les jours. Depuis leur arrivé en France en 2010, ils sont scolarisés et assidus. L'école organise un parrainage républicain pour soutenir la famille. Ils parlent Français. C'est évident, c'est ici que Mariam et Atar peuvent planter des racines. C'est ici qu'ils ont un entourage bienveillant et familial, au sens large. C'est ici qu'il peuvent grandir. Leur famille, c'est l'ensemble des personnes, adultes et enfants, qui les entourent ici.


A la fin de l'hiver 2012, la famille Mamoï est à la rue. Mais avec leur avocate, elle est l'une des premières familles à gagner un référé liberté hébergement. La Préfecture est mise dans l'obligation de les loger. Excédée, c'est peut-être à ce moment-là qu'elle décide d'entamer un bras de fer, en guise de funeste exemple.

 

Le 10 avril 2012, la Préfecture indique à la famille l'adresse de l'hôtel où elle doit se rendre. Le jeudi 12 avril, 7h du matin, Nane m'appelle pour me dire que la police est là, dans la chambre. Elle les emmène au centre de rétention, à Saint Exupéry. La famille, y compris les enfants, passe la nuit au centre de rétention. Le 13 avril, la famille est libérée et placée dans un autre hôtel. Plus de soixante personnes ont assisté à l'audience et l'affaire est évoquée dans plusieurs médias.

Avec les changements politiques du printemps 2012, la famille Mamoï espère des jours meilleurs. Pourtant, le bras de fer de la Préfecture continue. L'assignation à résidence est renouvelée pour quarante-cinq jours supplémentaires. Courant juillet, la Préfecture dépose un recours pour contester à nouveau le droit à l'hébergement de la famille. Le recours est rejeté immédiatement par ordonnance par le Tribunal Administratif de Lyon.

Le 28 juillet, une nouvelle assignation à résidence est notifiée par la Préfecture. Du jamais vu, et pour cause, l'assignation à résidence ne peut être légalement renouvelée qu'une fois.

Le 2 août, la famille apprend qu'elle est convoquée au service consulaire de l'ambassade d'Azerbaïdjan à Paris pour examiner la possibilité de délivrer des laissez-passer et organiser le départ. Depuis cet entretien, la famille vit encore et toujours dans la peur en attendant la réponse des autorités azerbaïdjanaises quant à la délivrance des laissez-passer.

Mais Nane et Amo ont encore la force d'obtenir leurs diplômes de Français DELF A1, Mariam et Atar mènent une scolarité assidue, Nane et Atar chantent dans la chorale des Sans Papiers de Lyon, Mariam entre en conservatoire de Lyon en danse Jazz.

Au-delà de l'épuisant combat administratif, Nane, Amo et leurs enfants ont pris des coups. En plus des traumatismes du passé, ils ont connu la souffrance physique en dormant dans la rue et en luttant pour se nourrir correctement. Mais les mots aussi ont frappé. Les mots si durs entendus lors des audiences au tribunal. Des propos leur reprochant souvent de mettre eux-même en danger leurs enfants et de se mettre volontairement dans cette situation difficile.

La famille Mamoï souhaite simplement trouver un endroit où elle ait le droit d'exister. Mariam et Atar souhaitent simplement ne pas être envoyés là où ils n'ont jamais vécu, en Azerbaïdjan, et continuer leur scolarité. Amo souhaite simplement ne pas aller là où il sera considéré comme déserteur et condamné. Nane souhaite simplement arrêter de courir et ne pas retourner à la case départ après vingt ans de course, une case départ où pour elle tout a volé en éclat, où son passé a brûlé. Un pays dont elle ne maîtrise même pas la langue.

L'honneur de la France est d'accueillir la famille Mamoï dignement En attendant, Mariam écrit, et le plus beau prix qu'elle pourrait gagner est un titre de séjour.

Martin Galmiche

RESF Lyon

29 juin 2013

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4 juillet 2013 4 04 /07 /juillet /2013 17:00

MAI 2013

30 mai. Montfermeil (93)

Arrestation et placement en rétention d’Iniacio Mendes Semedo, cap-verdien en France depuis 13 ans, alors qu'il se rendait à la sous-préfecture du Raincy pour s’informer sur sa demande de titre de séjour déposée en juin 2012. Cap-verdien, père d’un enfant de 5 ans scolarisé, sa compagne est française.  Un avion est annoncé pour le 9 juin.

Libéré le 9 juin


30 mai Rennes (35)

Des policiers de la PAF (Police de l'Air et des Frontières) se sont introduits dans les locaux de l'école de l'Ile pour voir le Directeur. Il s'agissait de vérifier la présence d'une enfant, fille d'une maman mongole, demandeuse d'asile convoquée au commissariat et placée plusiuers heures en retenue administrative.

29 mai  Le Havre (76)

Six enfants roms roumains de trois à dix-sept ans sont enfermés au CRA de Oissel, avec leurs mères et grands parents. La famille a été arrêtée à l’occasion d’une convocation par la PAF. 

Libérés au T.A. le 31 mai. 

23 mai Bourg en Bresse (01)

Assignation à résidence de la famille Berisa, (8 personnes dont un bébé de 4 mois) rom serbo-kosovare, en France depuis quatre ans, emmenée loin de Bourg, à l’hôtel à Montluel avant un éloignement du territoire. Le Tribunal Administratif de Lyon, saisi en référé, annule l'OQTF et l'assignation à résidence. Une APS (autorisation provisoire de séjour) de 2 mois sans autorisation de travail leur a été délivrée. Simultanément, la famille a été mise à la porte de son hébergement  par l’association en charge de l’accueil des demandeurs d’asile.

22 mai  Cachan (94)

Arrrestation et enfermement au CRA du Mesnil-Amelot de M. KIYALAMA, congolais (RDC) qui vit à Cachan avec sa compagne et ses 3 enfants tous scolarisés dont deux sont Français, âgés de 8, 20 et 22 ans. En France depuis 30 ans, il avait été expulsé en 2009 et est revenu en 2010 auprès de ses enfants

 

21 mai, Lyon (69)

2 jours en garde à vue pour Mohamed Bah, 16 ans, guinéen, pris en charge par l’ASE, soupçonné selon l’expertise osseuse d’avoir entre 21 et 35 ans ! Mobilisation active de ses éducateurs et enseignants, présents à l’audience en comparution immédiate le 23 mai.

Libéré il est placé sous contrôle judiciaire.

 

18 mai Paris (75)

Adama GOIITA, arrêté et placé en rétention au CRA de Vincennes. En France depuis 12 ans, ivoirien, il est le père d’un enfant de 12 ans, scolarisé à Troyes en CM2. Maintenu en rétention le 25 mai.

Libéré par le préfet le 5 juin après 19 jours de rétention

 

14 mai

Belfort (90)

Reconduite à la frontière d’une famille kosovare, en France depuis 3 ans. Un enfant était scolarisé, un autre était né en France.

 

Mulhouse (68)

Enfermement au CRA de Metz d’un jeune kosovare, arrêté devant l’hôpital de Mulhouse où il accompagnait des compatriotes malades pour leur servir d’interprète. En France de puis 2009, il a été pris en charge par l’ASE, a obtenu un CAP de peintre. Il a fait deux demandes d'asile en 2010 et 2011 qui ont été rejetées et ont abouti à une OQTF en 2012.

Libéré

6 mai Nîmes  

Enfermement au CRA de Nîmes de Plieva Khava, demandeuse d'asile tchétchène, mère de deux enfants scolarisés en primaire et maternelle. la police s'est rendue à l'école des enfants pour les arrêter, ceux-ci ont pu être mis à l'abri. Une pratique qui a soulevé l'indignation des enseignants.

Libérée le 8 mai par le préfet.

 

 

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4 juillet 2013 4 04 /07 /juillet /2013 13:42

 Oui, c'est malheureusement toujours d'actualité,

ne baissons pas la garde,

le ministre Valls est toujours sous l'ancien régime

et il y a lieu de se réunir pour marquer

notre volonté de changement

le CERCLE DE SILENCE aura donc lieu

samedi 06 juillet 2013 de 15h00 à 15h30

place Claude Arnould 

THIONVILLE. 

Retrouvons nous nombreux à partager

notre volonté de voir changer la loi,

plus respectueuse des droits fondamentaux .


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5 mai 2013 7 05 /05 /mai /2013 06:00

L'expulsée de la semaine: FamillesLe 19 avril 2013 à 6 heures, unejeuneveuve, Mme Mulsja, appelle au secours. Les policiers , elle et ses cinq filles. Mais pas moyen de venir à son aide, policiers et voitures bloquent les accès. Des enfants pleurent, une adolescente d'une autre famille se débat, refuse de partir. La famille est embarquée pour l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry et expulsée vers le Kosovo. 
Cette famille avait tout quitté pour échapper à des violences extrêmes dans son pays. Depuis deux ans et demi, en Haute-Savoie, elle se reconstruisait dans une sécurité relative. Les enfants terminaient leur troisième année de scolarité. Il existait un mouvement de solidarité des enseignants et des parents d'élèves et toutes les associations du département avaient écrit au préfet une lettre ouverte demandant la régularisation de Mme Muslja. 
Mais le préfet a un pouvoir discrétionnaire ! La circulaire du 28 novembre 2012 ne définit pas des droits mais des situations exceptionnelles d'admission au séjour. L'observation depuis des mois montre les disparités entre les préfectures, et la Haute-Savoie n'est pas celle qui montre le plus « d'humanité »...
Cette jeune veuve, déboutée de sa demande d'asile, s’est donc vu notifier une obligation de quitter le territoire français, puis une assignation à résidence. Sous prétexte de respecter le bien-être des enfants, la décision d'assignation à résidence est désormais très souvent privilégiée. Si le bien-être des enfants et leurs droits étaient réellement pris en compte, les préfets décideraient de régulariser leurs parents au lieu de les expulser, quel que soit le moyen — plus ou moins brutal — utilisé : assignation à résidence ou rétention ? Peste ou choléra ?
En réalité, l'intérêt pour l'administration est ailleurs : contrairement aux placements en rétention, il n'y a pas de chiffres communiqués sur les assignations ; les assignés sont isolés et peu visibles par les associations qui peuvent leur venir en aide. De plus, le délai d'assignation peut aller jusqu'à  un an et trois mois contre « seulement » 45 jours en centre de rétention. Sans parler du fait que le juge des libertés n'intervient pas pour contrôler les éventuels abus.
Et nos chers hommes politiques « de gauche » veulent nous faire croire que l'objectif est le respect des droits des enfants !

mardi 30 avril 2013.
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