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5 mai 2013 7 05 /05 /mai /2013 06:00

L'expulsée de la semaine: FamillesLe 19 avril 2013 à 6 heures, unejeuneveuve, Mme Mulsja, appelle au secours. Les policiers , elle et ses cinq filles. Mais pas moyen de venir à son aide, policiers et voitures bloquent les accès. Des enfants pleurent, une adolescente d'une autre famille se débat, refuse de partir. La famille est embarquée pour l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry et expulsée vers le Kosovo. 
Cette famille avait tout quitté pour échapper à des violences extrêmes dans son pays. Depuis deux ans et demi, en Haute-Savoie, elle se reconstruisait dans une sécurité relative. Les enfants terminaient leur troisième année de scolarité. Il existait un mouvement de solidarité des enseignants et des parents d'élèves et toutes les associations du département avaient écrit au préfet une lettre ouverte demandant la régularisation de Mme Muslja. 
Mais le préfet a un pouvoir discrétionnaire ! La circulaire du 28 novembre 2012 ne définit pas des droits mais des situations exceptionnelles d'admission au séjour. L'observation depuis des mois montre les disparités entre les préfectures, et la Haute-Savoie n'est pas celle qui montre le plus « d'humanité »...
Cette jeune veuve, déboutée de sa demande d'asile, s’est donc vu notifier une obligation de quitter le territoire français, puis une assignation à résidence. Sous prétexte de respecter le bien-être des enfants, la décision d'assignation à résidence est désormais très souvent privilégiée. Si le bien-être des enfants et leurs droits étaient réellement pris en compte, les préfets décideraient de régulariser leurs parents au lieu de les expulser, quel que soit le moyen — plus ou moins brutal — utilisé : assignation à résidence ou rétention ? Peste ou choléra ?
En réalité, l'intérêt pour l'administration est ailleurs : contrairement aux placements en rétention, il n'y a pas de chiffres communiqués sur les assignations ; les assignés sont isolés et peu visibles par les associations qui peuvent leur venir en aide. De plus, le délai d'assignation peut aller jusqu'à  un an et trois mois contre « seulement » 45 jours en centre de rétention. Sans parler du fait que le juge des libertés n'intervient pas pour contrôler les éventuels abus.
Et nos chers hommes politiques « de gauche » veulent nous faire croire que l'objectif est le respect des droits des enfants !

mardi 30 avril 2013.
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