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22 juin 2011 3 22 /06 /juin /2011 01:02

Trop tard sans doute pour cette maman  kurde de Géorgie mais je pense qu'il faut néanmoins le faire savoir !!

Trouver les mots justes pour relater son parcours sans tomber dans le pathos n’est pas facile.

 Madame Zoya TAMOEVA est née le 05 mai 1974 en Géorgie, d'origine kurde . En 1990 elle a épousé en Géorgie Mr Chirin OUZOEV, arménien, d'origine kurde. Après leur mariage ils ont vécu en Arménie chez les parents de Mr OUZOEV.

Ils doivent se  cacher dans sa ferme car il est recherché pour n'avoir pas voulu faire la guerre.

En 1991 Madame est partie en Géorgie  pour mettre au monde son 1er enfant, une fille.

Celle ci vit actuellement en Géorgie mariée, un enfant.

En 1995 c’est le retour définitif en Géorgie où le couple travaillait dans un commerce.

En 1996  un fils est né : Khalil né le 05 01 1996, géorgien. 

En novembre 2008, devant la dégradation des conditions de vie en Géorgie pour les Kurdes, la famille décide de fuir en France.

Seul le papa a pu se sauver en laissant le reste de la famille. L’année suivante la maman et le fils essaie de le rejoindre mais seul le garçon peut arriver en France et rejoindre son père au CADA-ADOMA à Metz-Borny.

Le père est  débouté en juillet 2009 par l'OFPRA et le 20 mars 2011 de la CNDA.  Il dépose  une demande de titre de séjour pour raison médicale  en préfecture le 10 juin 2011 car il est atteint d’une maladie grave.

En mars 2011 Madame quitte la Géorgie pour rejoindre son époux et son fils en France.

Voyage en voiture jusqu'à BREST en Biélorussie puis elle a pris le train jusqu'en Pologne où quelqu’un la reprendrait en voiture. Elle a été contrôlée dans le train par la police qui a pris ses empreintes puis l’a relâchée.

Ensuite voyage en voiture vers la France où elle a eu le bonheur de retrouver son fils ado qui a bien grandi et son époux qu’elle n’a pas vu depuis 3 ans.

Période de joie fort courte car elle a été invitée par l’état français, en vertu des accords de Dublin, à rejoindre la Pologne.

Invitée, interpellée, malmenée, menottée mains et pieds mais surtout pas arrêtée !

Aujourd'hui 21 juin 2011: c’est la 3ème fois que Madame est embarquée de force dans l'avion vers la Pologne. Lors de son retour au Centre de Rétention Administrative de Metz les personnes qui ont pu la voir ont constaté des traces de coups sur sa personne. Ce matin nous avons pu l’entendre au téléphone.

Elle nous a fait part de sa détresse morale et physique devant le traitement qu’elle a subit, menaces, pressions pour monter dans l’avion. Elle a résisté et a été débarquée et mise en garde à vue en région parisienne...


En ce moment en Lorraine plus de 50 personnes sont à la rue, 45 autres sont déjà désignées par Mr le Préfet et ses services pour les rejoindre sur le goudron de nos rues dont des enfants en bas âge et des femmes enceintes. Combien de ces personnes, quant elles seront dispersées dans la ville, coupées des réseaux d’aide auront droit aussi à la même invitation que Madame OUZOEV et aux mêmes traitements ? Nous le saurons peut être, mais encore une fois trop tard !

Les municipalités font ce qu’elles peuvent avec leurs moyens pour pallier aux déficiences de l’état. D’ailleurs elles n’ont pas vocation à se substituer à lui ni à supporter son incapacité à respecter des textes et accords qu’il a signés. Alertés par des maires concernés par cette situation, des sénateurs lorrains ont fait part de leur indignation à Monsieur le Préfet et demandé  une application plus humaine des directives ministérielles.

Mais nous, citoyens sans mandat que pouvons nous faire ?

Après l’indignation de salon revenue à la mode médiatique mais sans réel impact sur la société il nous reste notre indignation devant le traitement que notre société inflige à des familles, des individus qui veulent simplement vivre debout et dans la dignité.

Indignation stérile si elle ne se convertit pas en militance et en action capable de changer le mode de fonctionnement de notre collectivité.

Philosophique, politique ou religieuse, la vie associative est suffisamment éclectique pour que vous trouviez celle qui vous fera grandir tout en aidant les autres.

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